Hier matin aux aurores sur le sentier plus bas Une étonnante abeille velue et sympathique Butinait savamment le dard en branle-bas D’une alerte convenue avant qu’elle ne pique Les pollens frisotant engourdis par la bise Du printemps matinal que le soleil pointait Rétractaient doctement leurs poussières indécises Que la belle bruyante à sucer s’ingéniait La solitaire en tête de l’escouade précédait Une escadrille pareille aux poilus de quatorze Et pas une des abeilles ardentes ne cédait Sur le moindre pistil la moindre de ses proses A peine effleurant les corolles qui s’ouvraient Les porteuses pillaient leurs enceintes moroses Qui délestées crûment du nectar s’ingéniaient A promettre aux suivantes les pires overdoses Le ballet s’emballait et les mutins insectes De ce rite établi jamais ne se lassaient Et c’est virevoltant que cette épique secte Sur les hampes arrimés à flirter ne cessaient Il fut pourtant un temps à sonner la retraite Qu’elles qu’en soient les raisons les bombardiers partaient Sur l’abdomen lesté la mine un peu défaite A promettre une pause que les fleurs redoutaient Car elles savaient bien les sveltes anémones Mais aussi l’aubriète les pensées les cactées Que l’escadrille bruyante avide d’une tonne Jamais ne lâcherait leurs anthères éreintées Et c’est ainsi qu’hier aux matins aux aurores Cette étonnante abeille que les autres pistaient Avait donné le ton pour que la meute encore Des buissons du sentier s’abreuve et s’enivrait Noël Vallier |
vendredi 5 août 2011
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