mercredi 19 novembre 2014

La Pangée ...


C'est avec le retour que le plaisir s'affirme
Qu'il soit ainsi crotté de boue et de sueur
Que nous soyons ou pas et vainqueurs ou infirmes
Il nous offre l'asphalte décuple notre ardeur
Ainsi elles sont nommées les crêtes impossibles
De saillies , d'aventures de beautés de chagrins
Immobiles indolentes presque irréductibles
Elles guettent pas gauche si loin du boulingrin
Et nous remettons ça sur l'ouvrage et de tailles
Diverses comme l'asperge ou rondin campagnard
Les mêmes enfilades tout du long s'encanaillent
Âmes fières billes en tête comme dans un chambard
Parlons-en du vertige ou autres fariboles
Le danger relatif est au coeur du sentier
La semelle crantée embarque la guibole
Trompée vaincue meurtrie comme un vieux flibustier
Et nous sommes partis comme des anapurnesques
D'Ourches centre et sans baume puis en face le mur
Bâtons plantés devant l'allure un peu burlesque
Et comme à l'ordinaire flanqués d'un fier fémur
Ces vieux os , ces chairs vives et cette foi qui vibre
Ces pas que l'on emboîtent sur des chemins amis
Toutes ces imprudences en manque d'équilibre
Rien n'y fait tout est dit vicinal and fourmis !!


Noël Vallier .


samedi 8 novembre 2014

Toujours la tauromachie !!

La chronique mensuelle de Michel Onfray | N° 89 – Octobre 2012
LE CERVEAU REPTILIEN DE L’AFICIONADO -
Le conseil constitutionnel vient d’autoriser la poursuite des spectacles de traitements inhumains et dégradants… de l’homme. Car assister à une corrida, c’est s’installer dans ce qu’il y a de moins humain dans l’homme : le plaisir pris à la souffrance et à la mise à mort d’un être vivant. On a beau envelopper ce rite barbare de fanfreluches culturelles, citer Goya, renvoyer à Picasso, en appeler à Hemingway ou Leiris, les ritournelles culturelles de cette pauvre caste, il n’y a pas de bonnes raisons pour un cortex normalement constitué de travailler en faveur du cerveau reptilien.
Toute la civilisation est effort d’arrachement de la barbarie pour aller vers la culture : disons-le moins prosaïquement, pour aller du talion à la loi, du viol à sa condamnation, de l’exploitation des enfants à leur éducation – de la corrida à son abolition. Il cohabite en chacun de nous un cerveau de l’intelligence et un cerveau de serpent : on doit au premier les artistes, les écrivains, les bâtisseurs, les philosophes, les musiciens, les inventeurs, les pacifistes, les instituteurs ; au second, les tortionnaires, les tueurs, les guerriers, les inquisiteurs, les guillotineurs, et autres gens qui font couler le sang – dont les toreros.
Sade est le maître à penser des amateurs de corrida : il fut avant les Lumières le dernier penseur féodal pour qui son bon plaisir justifiait le sang versé. Il faut en effet un formidable potentiel sadique pour payer son entrée dans une arène où le spectacle consiste à torturer un animal, le faire souffrir, le blesser avec cruauté, raffiner les actes barbares, les codifier, (comme un inquisiteur ou un tortionnaire qui sait jusqu’où il faut aller pour garder en vie le plus longtemps possible celui qu’on va de toute façon mettre à mort…) et jouir de façon hystérique quand le taureau s’effondre parce qu’il n’y a pas d’autre issue pour lui.
Dans leur cynisme, les aficionados récusent cette idée de l’impasse dans la mort et renvoient pour ce faire aux rares taureaux graciés - exactement comme le partisan de la peine de mort justifie cette autre barbarie par la possibilité pour un chef d’Etat d’exercer son droit de grâce… La preuve que le taureau ne meurt pas toujours, c’est que, selon le caprice des hommes, on décide parfois d’en épargner un sous prétexte de bravoure ! Qu’un être qui jouisse de l’exercice codifié de la barbarie puisse en appeler à la vertu fait sourire…
Dans l’arène, il y a tout ce qu’on veut, sauf de la vertu : du sadisme, des passions tristes, de la joie mauvaise, de la cruauté, de la férocité, de la méchanceté. J’évite, à dessein, la bestialité, car la bête tue pour se nourrir, pour défendre son territoire, protéger ses petits, vivre et survivre. Je ne sache pas qu’il existe dans le règne animal ce spectacle dégradant qui consiste à tuer lentement, pour le plaisir de mettre à mort et de jouir de ce spectacle pour lui-même, avant abandon du cadavre à son néant. La mise en scène, l’exhibition de la cruauté, le sang versé pour s’en rassasier, voilà ce qui caractérise l’homme – pas la bête.
On voudrait également que celui qui n’aime pas la corrida devienne végétarien : c’est ne pas vouloir comprendre que le problème dans la corrida n’est pas la mise à mort, encore que, mais son spectacle à des fins de jouissance. Quand le boucher tue pour nourrir la population, il ne jouit pas d’abattre – du moins, il n’entre pas dans sa fonction qu’il en soit ainsi…
Notre époque sent le sang. Quelques uns s’honorent en ne communiant pas dans cette barbarie défendue par son ancienneté : mais il est dans l’ordre des choses que toute barbarie s’enracine dans la tradition et l’ancienneté. L’argument de la tradition devrait être définitivement dirimant. Depuis les temps les plus anciens, le mâle viole la femelle, le fort égorge le faible, le loup dévore l’agneau : est-ce une un argument pour que les choses continuent toujours ainsi ? Il y a plus d’humanité dans le regard de mes chats que dans celui d’un être qui hurle de joie quand le taureau vacille et s’effondre, l’oeil rempli de larmes et bientôt de néant ..

Michel Onfray .


M Onfray ,

Parlons donc d'art taurin ...

Vous réfutez la réalité du prédateur ( au sein du monde animal ) et des comportements possiblement sadiques que cette bête innocente pourrait infliger aux objets de ses chasses diverses .....
C'est faire bien peu de cas des moeurs du chat qui n'a de cesse de "jouer" avec sa souris et jusqu'à l'épuisement de cette dernière , mort cérébrale sans aucun doute , avant que de l'abandonner aux pieds du maître afin de ( prétendument ) l'honorer !!
M Onfray je m'incline cependant face à l'homme subjugueur impressionnant que vous prétendez être et notamment grâce à la qualité de son positivisme ....
L'intelligence selon Onfray échappe en tout état de cause à l'homme ordinaire .
Il y a ceux qui enseignent pacifistes y compris ( diables prosélytes à son gré ) et celles et ceux qui en saignent , indûment caricaturés par le maître .
Cet homme féru ( semble t-il ) de tauromachie et de ses connaissances remarquables et uniques de son domaine , cet homme disais-je semble vouloir en juger !!
Et d"aller de sottises en sottises , cerveau reptilien dit-il , le professeur veut donc nous renvoyer à l'école afin de nous enseigner les connaissances didactiques qui caractérisent son oeuvre !!
A ses yeux , tripes y compris , l'aficionado serait un grégaire , instincts sauvages en avant cruel jusqu'au dernier moment de sa salivation avant que d'être absous aux moments délicieux des jaillissements de sa jouissance .
Car M Onfray serait très indisposé si il devait pour convaincre , réfléchir et proposer une liste de jouissances éligibles .
M Onfray méprise à l'évidence celles et ceux qui ne pensent pas comme lui , peut-être compte t-il sur sa grande notoriété , afin de contourner sans être le moins du monde inquiété ou suspecté , les premiers gages .
En effet manger ( dévorer ) de la viande animale ( selon sa culture ) n'est en aucun cas rédhibitoire , et jamais le carnassier ne sera interdit parmi ses cercles .
A condition bien sûr qu'il bannisse le brandissement de l'épée , 
Il autorisera cependant les assassinats dans les abattoirs , ne verra jamais le sang s'y figer entre deux crocs comme par miracle , considérera le boucher comme une victime ( certes ) mais prolétaire indécrottable , exécuteur de ses basses oeuvres , au service de quelques-uhes de ses gourmandises ou faims , dissimulateur de ses prédations minables et interface commode entre la vie animale qu'il défend et la charogne qui peut garnir ou remplir son assiette .
Non rien n'est à ce point si simple , l'homme passionné d'art taurin n'est pas l'abruti congénital que l'esthète de rien veut bien décrire . Il voit , observe et analyse bien au contraire ce que d'un spectacle singulier le pire est donné précisément en pâture aux ânes et aux primaires .
La part exceptionnelle de ce moment est seulement offerte aux hommes de bonnes intentions et de solides connaissances .
Qu'en est-il dans ce domaine précis , des références du maître ??!!

Noël Vallier .