mercredi 25 avril 2012

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Gazouiller , pépier , jacasser , s'agiter , bavarder .... rien que ça !!
A ce jeu les commères et les concierges que sont devenus les hommes et les femmes politiques excellent , ces vaniteux dépositaires des meilleurs portables parcourent le faisceau hertzien tels des ânes bâtés et répandent ainsi leurs broutilles et leurs fiels soit in situ soit au vu et au su de leurs ânons ...
Nous connaissons grâce aux indiscrétions de certains médias les noms d'un nombre important de ces usagers  que veulent-ils , que défendent-ils , peut-être survivre , leur survie oui assurément .
Belle escroquerie , ces individus ont reçu pour la plupart d'entre eux un mandat citoyen , leur à t-on demandé de travailler plus ?? non pas vraiment , seulement de nous représenter , alors certes ils l'ont compris mais s'en moquent comme les mécréants de l'absolu botanique moquent les guignes .
Mais ils ne sont pas les seuls , l'utilisation intensive du portable touche bien sûr les quidams jeunes ou plus âgés ... vous avez dit certains vieux aussi ??
Soit ...
Alors Schizophrénie peut-être , brillamment institutionnalisée et tout devient possible , le quotidien et ses contraintes ne pèsent plus , à peine nouent-ils de temps à autre quelques-unes de leurs tripes , mais cette affaire anxieuse ne dure pas , la lobotomie est en route , vite un twitt !!
Quelques fausses urgences après , passé le temps d'échange de toutes sortes d'inepties , et voilà que le temps se calme .
Débile ?? hélas non indispensable , les politiques pourront ainsi consommer leurs paresses et leurs hébétudes et les autres leurs désarrois .

Ainsi va le monde !!

Noël Vallier .

mercredi 11 avril 2012

L'entremise .


Ah me voilà heureux ce matin car il vente
La bise souffle aux carreaux avec quelque entrain
Ses coups de fouets soudains sur les arbres qui tentent
D’allumer leurs bourgeons nient leurs premiers refrains

Le ciel chargé gris bleu commet son adultère
Au printemps claironné il tourne un peu le dos
Et renvoie aux abris quelques coléoptères
Les premiers très hardis étourdis par leurs do

Petite ondée charmante viendra-t-elle nous surprendre
Viendra-t-elle tremper de son eau ce matin
L’apprêt du potager ces fumures qui répandent
Dans les mottes dressées leurs sirops alcalins

La petite pinède de la maison d’en face
Secouée traversée par l’estoc l’hurlement
Des boutoirs d’une traverse terrorisée s’efface
Puis dodeline en chœur ses branches assidûment

Il ne fait ce matin pas un temps ordinaire
Les merles aux futaies empruntent leurs surs abris
Les pies jacassent un peu et semblent mieux se plairent
Plumes au vent s’ergotant pour du grain becqueté pris

Je m’abandonne distrait par les vers de ma prose
Quelques frissons ondulent dans le creux de mes reins
Ce matin je voulais que ma plume se pose
Sur la peinture belle du vent dans les égrins

Combien de temps encore poursuivrais-je l’édifice
Architectes et saisons combien de temps encore
Pourrais-je de mes yeux depuis leurs orifices
M’ébaudir nez au froid du temps beau vieux trésor


Noël Vallier



mardi 3 avril 2012

L'archipel radieux ( suite ) .

L'Archipel radieux (suite)


La publicité relevée sur le site de cette très agréable maison d'hôtes évoquait notamment un petit-déjeuner gourmand, confitures maisons, petits pains spéciaux, croissants au beurre et tout le saint-frusquin, jus de fruits saisis à la source .....
L'affaire matinale fut conforme aux annonces du catalogue au-delà même de leurs espérances, à profusion pour les plus affamés, pour d'autres plus frugaux avec une modération gourmande.
On peut certes se complaire de la douceur des viennoiseries mais faut-il l'assumer avec élégance !!
Personne ne manqua d’élégance !!
Le réveil avait été rude, la nuit quasiment expédiée, les dames pas encore pomponnées présentaient la vérité d'une silhouette et d'un minois tout juste arrachés à leur sommeil ...
Elles ne manquaient pas de charme.
Les messieurs aux humeurs plus renfrognées intégrèrent pourtant assez vite la bonne humeur générale de cette table matinale ....

Puis ce fut le déroulement ordinaire d'une fin de semaine conviviale et bien que sa raison fut exceptionnelle elle resta conforme aux protocoles habituels.
Quelques restaurants après l'ambiance devenait plus familière, ils ne trouvèrent pas le temps suffisant pour faire exploser les boules de pétanque, les parties passèrent donc à l'as.
Le temps s'était écoulé un peu à la dérobée et les obligations des petites contraintes domestiques du retour avaient escamoté la plénitude attendue de cette troisième journée.

Ils se séparèrent le lundi vers midi en promettant de se revoir !
Tiendraient-ils leur promesse ?
La soixantaine atteinte les femmes et les hommes fatiguent quelquefois et certains apprécient de l'usage immodéré de la routine qu'elle serve toutes leurs certitudes ....
Seigneur donnez leur s'il vous plait des recettes ou des remèdes contre les risques de l’ennui, de la peur, de la solitude, et éloignez le démon de leur maison et de leur raison !!!

André et son épouse toujours amoureux s’arrêteraient à Toulon, ils y passeraient le reste de la journée et encore le lendemain ..... chez leurs enfants.
Les garçons avaient concocté une soirée gourmande, ils avaient aussi prévu pour le lendemain une balade   au Mont-Faron.
Tous quatre étaient euphoriques.
André revit donc le Faron, il avait fait ses classes à Toulon, mais j’en ai déjà longuement parlé.
Cependant il le redécouvrit sous un bien meilleur jour, ce n’était pas le Faron encrassé et maussade de l’hiver 1968 où il bivouaquait après quelques marches interminables le râble endolori par la pression du barda, sous des pins maritimes dégoulinant le reste de quelques trombes d’eau, à se casser les dents sous une guitoune précaire sur ses rations de survie ...
Comme à la guerre !!
Non c’était un Faron nouveau , un Faron de Mai , gai comme un pinson , un mont tout en douceurs , une montagne étonnante pleine d'entrain donnant du plaisir et du vertige virage après virage couverte de fréquents bosquets aussi secs que son climat.
Puis son sommet dévoilait une vue imprenable , superbe , il offrait le privilège d'une possibilité de contemplation exceptionnelle sur la ville , sur sa rade , sur ses collines bourgeoises .

Les enfants avaient eu là une formidable idée !!



Noël Vallier