mardi 25 mars 2014

Sapin bien sapé ...



Je dispose d'un moment et voilà bien ma chance
Vernissant l'étagère que je chérissais tant
Perdue depuis un lustre comme une odeur de rance
Je dispose d'une heure point je suis mécontent

Deux couches feront l'affaire le pin brut est parfait
Un pinceau à chanfrein tel une épée sa pointe
S'en ira dans les coins d'un goutte ainsi défait
Mouiller l'intimité d'une âme jamais atteinte

Ce bois là veines vierges ce bois ci boit si peu
Que j'inonde sa chair quelques poils perdus glissent
L'outil bien maladroit joue ainsi par le feu
Se perdant sur les gorges de mon bel édifice

N'écoutant que mon coeur et mes doigts si fébriles
Épris de tant d'amour pour ses formes arrondies
Du bout de ce pinceau posant là quelques vrilles
Je remets quelques ordres sur ses académies

Il est nu comme un ver il boit pire il en tire
Du vernis mat ciré goulu jusqu'aux entrailles
Colle de moins en moins ainsi je me retire
Caressant d'une main ce que je sens en braille

Je disposais d'une heure point ne fut consommée
Pour d'un bois égaré en faire ainsi l'éloge
Mais voilà qu'il est sec repu plein et gorgé
Sur l'ouvrage je reviens près de lui je me loge

Vallier Noël

dimanche 23 mars 2014

A l'usine ...



Je me souviens encore et la douleur est raide
Cette chère Ginette et l'autre qui paisse en rang
Etranger au comptoir voulu par l'autre ped
Le maçon vénéneux l'homme de peu de sang

Une teigne oui un mâle au bas de l'altitude
Dans les poches de Vario vidait tant vidait fort
Vidait de conviction de besoin vidait rude
Vidère tan que pouvaïre le poète était mort

Et dans les moulinages les petites culottes
Que l'on voyait à peine dame ils n'en fussent point
Hissaient haut l'escalade jusqu'à laisser la motte
S'enquérir de peau pourpre engoncée et de soins

Cette histoire de labo de fachos et de larves
Misérables étrons de Pétain inspirés
Semèrent des vieux francs entre cannettes et baves
Et tentèrent de confondre l'homme ainsi mâchuré

De facto sale hasard pas loin pleine ruelle
Brusching cheveux très noirs petit sourire en coin
Consciencieusement et ses mains comme une pelle
Pénétrait les coutures du pantalon en soin

Au labo ça jappait Pimone Ruzy Hortense
Leur dévolu jeté sur l'homme généreux
Qui fut mal inspiré d'amitié sans offense
En traversant la cour d'y chercher l'homme heureux

Le cycliste la pédale l'homme sans oh pignons
Fut vite confondu et sale hasard fit peine
Cette inconsciente tache minot qu'on dit mignon
Prétendument paya pour ses misères peines

Qu'il ne soit donc personne pour s'étonner badin
Et que soit donc maudit le clown flanqué d'apôtres
Qui en plaisante encore de farces point radin
De voir partir l'ami avant qu'il ne se vautre

Noël Vallier

vendredi 21 mars 2014

Haut de teint ...



Il est là quelques vers qu'il faut que je retienne
Ne connaissant du monde où Chalencon naquit
Que la vue de ces pierres qui furent vite miennes
Et l'enfilade folle du chemin au marquis

Et de pierres il en fut meneaux linteaux frontons 
Granits juste entamés vieilles poutres en escale
Il eut fallu être âne vil grincheux sourd ronchon
Pour ne rien voir du lieu ou si peu qu'un seul râle

Nous pouvions déjeuner bordés par la pelouse
Se distraire d'une bogue aimer son châtaignier
Chérir l'âme du lieu et ses saisons qui cousent
Vers la pierre sans cesse nos songes s'ingéniaient

Et de chambre en Saint Jean seul château Maisonseule
Se déroba sournois à nos pas aguerris
Car de lieues nous manquions en ce printemps qui gueule
Et d'heures et de soleil de lueurs de paris

Ce vif processionnaire qui court par les chemins
Ces hommes qui serpentent entre clairières et plaines
De passion de marcher de se pister gamins
Font d'horizons tranquilles d'époustouflantes scènes

Vu d'ici ou de là quand le voisin visite
Une de ces contrées qu'il connaît un peu moins
A l'heure où l'ange passe vues ses ailes bien vite
Il s'inonde d'amour et d'ivresse et de soins

Noël Vallier

mercredi 19 mars 2014

Un mardi d'antan ...



Partis de rien hasard où cerveau et viscères
S'entrechoquent mollesse au bord du gouffre tard
Vivants d'une explosion surgie par père et mère
A ce jour ils randonnent ils marchent sans retard

Que de saints ce mardi ce Julien cet Alban
Des vignes à leurs pieds que l'on tenta de pendre
Ces grappes par millions qu'ils convoitèrent tant
Des sillons de bonheur rescapés d'une cendre

Petits chemins joyeux comme des estaminets
Cailloux infatigables à rouler sous nos pas
Un pente très raide comme des Escrinets
L'Ardèche est ainsi faite qui ne connaît trépas

Qui ne connaîtra pas qui pourrait ainsi foutre
Sur le fil de la bise vent qui l'inonde tant
Ses reliques diamants ses ors ses vieilles poutres
Ne serait que vieux pitre godelureau manant

Quand surgit une ferme venue depuis l'antique
Le Papé sur un banc les bras un peu ballants
A deux pas près la porte sa fanè fantastique
Le regarde attendrie elle qui l'aime tant

Etable autres temps où des bestiaux se perdent
Un fumier racoleur ces effluves marqués
Chemin faisant captivent les premières saperdes
Puis hommes et femmes rares ni connus ni moqués

C'est en pleurs intérieurs en joie presque indicible
Que l'on s'en dégringole encore et souventefois
Un peu de sueur chassée et ce coeur noble cible
Que l'on chérit amènes sans craintes sans effrois

Noël Vallier

jeudi 13 mars 2014

Un jeudi 13 ...



Que dire de St Priest et du vétérinaire 
Je n'en connais guère plus sauf à courir moulins
Leurs ailes balancées par la bise plénière
Est-il seul un moulin existe t-il malin

Puis me viennent à l'esprit comme nous roturières
Roturiers précisais-je pour quelques garçons nains
Deux dames aventurées que l'on vit à l'arrière
A la peine peut-être mais le corps l'esprit sain

Puis des petits ruisseaux à bondir d'habitude
Que l'on pu contempler eux qui donnent tant d'eau
Et que dûment franchis car de guet si peu rude
Leurs cours frais fut un style et leurs courants si beaux

Nous écrasèrent tant mais c'est une habitude
De naines existences tout au long du chemin
Ici quelques vains vers plus loin d'écorces rudes
Que nous pâlirent tant vides morts mais carmins

Puis le Dieu s'invita lui et ses magistères
Et quelques dames alertes en parlèrent si bien
Que de cérémonies en mariages et vêpres
Son compte semblait réglé il n'en restait plus rien

Le Sieur Noël en place et ses oreilles brèves
Et son sang son mémoire ne firent qu'un seul tour
Pouvait-on chemin dru ou nulle herbe ne crève
Laisser ainsi de l'art vivre si peu d'atours

La maison formidable maquignons ou soyeux
Qui pointa sa tourelle pareil un édifice
Sur le chemin bien droit nous retourna joyeux
Nous l'entendîmes ainsi sans le moindre artifice

C'est ainsi c'est Privas et que l'Auberge est belle
Qu'elle soit Préfecture rompue aux célibats
J'aime ce qui fut moi au doux temps de l'ombrelle
Quand Mémé de Flaviac la voyait tel un bât

Noël Vallier .

mardi 11 mars 2014

Le renard de notre indifférence ...



Au grand Val c'est ainsi nous y sommes chaussés
Car du pied d'habitude dont nos pas sûrs disposent
Nous marchons en ressort tout comme enchâssés
Oh suaves instants rudes quand le plaisir se pose

Cette église plantée aux naissances des chemins
Et cette magnanerie , briqueterie diront d'autres
A dévoiler l'Ardèche et ses humbles carmins
Quand au couchant soudain s'invite aussi l"épeautre

L'Ouvèze me prit au col tant firent ses figures
Là de vallées en vals de sentiers fort diurnes
Nous posions nos gambettes sur un replat vengeur
Marcheurs invétérés quand il est leurre c'est l'heure

Puis parmi les cailloux d'un sentier ordinaire
Un renard un Goupil somme toute un héros
Nous brûle le chemin mort il est et de plaire
A nous badauds urbains si proches du zéro

Car il eu fallu prendre de proches précautions
Et de la ligne su bousculer l'habitude
Cet animal si beau méritait tant mentions
Que de courir encore la décision fut rude

Au loin sifflaient des Geais et des pitrous livides
Sous les buis enchanteurs fêtaient là quelques noces
Des petits animaux face à nos regards vides
Nous jugèrent soudain distants vidés féroces

Cette chance insolente ce privilège tant
Que de voir l'animal parvenu à sa peine
Fait de nous simples hères à l'usure du temps
De piètres gambadeurs sans trop de foi ni veines

Noël Vallier.

jeudi 6 mars 2014

La Payre y en pas deux !!

On nous la promettait stationnaire courte douce
Un rire de randonnée somme toute comme un bout
Un sucre en ce Jeudi une orge sur le pouce
Comme une ritournelle une caresse de bon goût

Sur trois paliers garèrent les hommes leur référence
Qu'elles soient motrices ou pas crasseuses elles s'affichaient
Ici les roues d'Antoine plus bas les roues d'Hortense
Il fallait c'est un ordre les guimbardes s'en ficher

A travers quelques Buis un sentier du tonnerre
Mit son nez à la porte et force odeur errhin
A peine mises devant quelques mousses et deux pierres
Les derniers à pouffer si loin sur le chemin

Trente sept nous dit-on sans bâtons ni bel arche
Soixante quatorze mètres de couleurs de tutus
A l'assaut indécis alpinisme ... non marche
Un horizon de fesses je n'ose dire culs

Il fallait les lever s'empiffrer de calcaire
Mettre son pied à droite à gauche le genou
Rêver de lichens fous de partir ne rien faire
Bâté fort comme un âne grimper grimper partout

Il faut pourtant le dire Payre nous mit à genoux
Filer pour défilés cet enjeu pour cadavres 
Les mêmes de non vivre la bride sur le cou
Ne virent qu'un peu l'ombre de cet écrin ce havre

Au retour j'entendis des histoires de Batave
Une eau si haut perchée que des sots Hollandais
A fonder si peu sûrs des potagers de raves
Repartirent et queues basses et jeu faux paire de dès

S'il m'est permît ce soir d'adjoindre une supplique
C'est de dire tout de go que l'alpinisme effraye
Les meilleurs d'entre nous bandes ici ici cliques
Qu'il convient désormais de dire avant frayer 


Noël Vallier

mercredi 5 mars 2014

Une histoire pour Jean-Claude !!



Ah de ces soixante-cinq n'en prendre que quarante
S'amuser de Martine sans savoir que demain
Ce graffiti coquin pendu sous la soupente
D'une maison de neige soit à portée de main

Revenons au matin ces heures d'engelures
Après que du moteur nous nous frottions les mains
Et que de ce moteur ma foi si belle allure
Nous laissions en lieu sûr à droite sur le chemin

Jean Claude averti si maître de ces crêtes
Des sept pointes de Die que l'érudit renie
Nous parle d'une fille où la laideur s'apprête
Au donjon disparu vieille tour et vieux nid

Avant les pieds marnaient sur l'épaisseur de neige
Que des traces argotiques de verges ou de sabots
Sublimaient simplement sans le moindre manège
Pied à pied traces courtes empreintes de nabots

Je ne peux et dès lors faut-il que je me traîne
Dénoncer en ces lieux bavardages et ragots
D'un échalas piteux et de sinistre peine
Racontant force ambages des histoires de tacots

Le bougre à la peine tout plein dans sa longueur
Dans mon auto de luxe mit ses pieds tout menu
Et de gueule tout de gueule jamais prince ni songeur
Me tançait comme un âne quand l'aube fut venue

Le menu et plastiques dans la commodité
De cette maison de neige si souventefois citée
Au rez de ce jardin que la blancheur expose
Gastronomique enfin nous fit tout plein de choses

Puis défaits descendirent les hommes et quelques fleurs
Ces femmes silencieuses que les matins défilent
Sur le sentier matin ou de gamelles en heurts
Des âmes bienveillantes me calèrent dans la file

Comment dire davantage s'il n'était point ce Buis
Qui arrêta Madame et qui pousse tant à dire
Que nulle distraction ni affaire point d'appuis
Suffisent étrangement la nature à maudire

Noël Vallier .