jeudi 15 mai 2014

Belle et sans fard ...



Elle avait sur la tête une espèce de calot
Mais joli et gracieux loin d’être militaire
Elle avait dans les yeux un désespoir pâlot
Elle était nom de dieu belle à nous faire taire

C’était un samedi elle venait de Clermont
Ferrand s’entend du centre l’autre bandait guimauve
Son amant très servant rêvassait à ses monts
Moi je logeais ce soir dans un court shetland mauve

Il y avait une fête très champêtre au Gaucher
Bal sous les marronniers arrangé par l’orchestre
Il y avait du trèfle à deux pas les pêchers
Effluvaient des senteurs décharges jus sylvestres

Avant nous étions dix près de douze au bistrot
Accoutrée d’un tricot en jersey à se pendre
Marilyn c’est ainsi une paille au sirop
Rendait aux guéridons marbres et fontes plus tendre

Pour moi c’était rengaine j’étais posté minet
Semblant indifférent aux jeux de la déesse
Jetant son dévolu dans cet estaminet
Elle prit mon regard en otage mes paresses

Nous avons fait le vide sur les planches aux pêchers
J’avais le torse nu et ses seins et son ventre
Comme braises attisées sur trois slows à lécher
M’inondaient de sueur de ses perles et mon antre

De caresses en caresses et de caresses en jeux
Nous sommes repartis d’humeur très hôtelière
Au village où frémirent les giclées d’un enjeu
Où le charnel suintait déjà ses sources claires

Ma main s’abandonnait dans ses cheveux dorés
La sienne me cherchait au plus près de ma terre
Mes lèvres au plus bas près du puit mordoré
Sur les siennes dressées fleurirent l’ardent parterre

A l’aurore succinct à travers les volets
Filtrait doux le soleil et ses poudres de braises
Sur le grain de sa peau dessinaient un corset
Nous paressâmes tard tous deux ivres de glaise.

Puis elle partit …..

Noël Vallier

mardi 13 mai 2014

Le pauvre dindon de cette vilaine farce ...



Kendji n'a certes pas volé sa place en finale , mais sa voix puissante est encore mal placée , insuffisamment assurée . Wesley est un énormissime talent , les gens sérieux , honnêtes , un peu instruits des " choses " de la musique , de la voix , familiers des mots tessiture , octave , vibrato , virtuosité ne sont point dupes . Ils se sont abstenus bien sûr , ne se seront point prêtés aux farces successives proposées par le standard et résignés une fois de plus hélas auront mal jugé les frasques du gruppetto moutonnier que doit se taper ( insupportable récurrence ) le bon peuple .... Cette quête permanente de l'audience , l'imposture conceptuelle proposée par TF1 ses vessies qu'elle tente de nous vendre en brandissant de clinquantes lanternes peuvent donner à vomir .... les dès étaient pipés , comme d'habitude , et demain encore bien davantage . Point de salut possible . C'est ainsi , qu'on se le dise !!

Noël Vallier

mercredi 7 mai 2014

Tellement empêché ...



Il y a dans ce dessin d'une vie belle trempe
Distinguée devant monts et nuages sabre au clair
Gravures et photos brûlantes sont mes tempes
Ma cheville en veilleuse veut ne point manquer d'air 

Forteresses châteaux demeures et dépendances
Tripes abasourdies dès quelques coups d"épée
Fous du seigneur grivoises belles d'époque en transes
Amours de fluides blondes flirts rudes épopées

Ce chemin qui se cabre tel un funiculaire
Intrigué par deux arbres impatients de l'été
S'en vient mourir au pied des pierres séculaires
Qui érigent aussitôt des murailles entêtées

Ne m'impatiente point tant de vues tant de grâces
Quelques sanglots épais poissent ma lèvre et mon sein
Je vois des guerres ici bombardes et populaces
Rien du bruit me dérange sucres d'orge et desseins

Puis à ma vue devant comme du vent se dresse
Une claque basalte vieille histoire coulée
Mon amour ainsi fait se taille avec adresse
Entre meneaux et burles souvenirs éboulés

Je ne peux m'en passer ces picous des montagnes
Ces ruisseaux qui ruissellent comme dégringolés
Risquerait pour ma vie les menaces du bagne
Ainsi sauver les piastres d'une colonne gaulée

Noël Vallier