mardi 27 décembre 2011

Rien que des choses ordinaires ...


Rien ne fut simple !!
Les salades de fruits, irréprochables sans aucun doute présentaient pourtant cette insupportable posture  d’hélium néon …
Bien des oncles et des tantes passèrent tous et toutes à vomir avec sur les commissures de leurs lèvres une tonne tendue de bêtise et de méchanceté.
Cependant les raisons de cette irréprochable commémoration tellement dévoyée étaient nobles, telle cette chose tenta de me donner tant d’enseignements ….
Qu’il ne fallait en aucun cas ni prendre, ni relayer bien sûr !!
Passons sur les détails …. Sordides !!

Passons sur la cruauté … il faut bien, et sur la médiocrité tout comme !!

Fête de Noël, que pèse t-elle face à l’absolu irrépressible de l’altitude vers laquelle tentent d’atteindre les belles âmes, et que dire des souffrances des cœurs vaillants lucides jusqu’à claquer leurs petits muscles pour trouver la force de fuir enfin ces écoeurantes conventions …

Parmi ceux que l’on aime, parmi ceux qui méritent, avec le sang de notre sang quelquefois, pas toujours hélas ou tant mieux !!

Des Noël à crever ( presque ) atteints par le froid et les gelures , comme à l’église recouverts d’épais manteaux , les bouts de doigts protégés par des mitaines .
Dans l’attente de Dieu … lequel ??
Peu importe, l’iconographie chrétienne me sied c’est ma culture et ma nostalgie, comment pourrais-je faire d’autres choix ??

Matérialistes de toutes sortes de poils que la vie ne soit point jamais cruelle avec vous et qu’elle vous accompagne tout le long de vos chimères …

Quand aux musiciens prétentieux, grandes gueules aux talents très discutables, bavards tels des pies et qu’il faudrait par surcroît écouter !!!

Permettez-moi de vous souhaiter de joyeuses Pâques !!

Noël Vallier.



jeudi 22 décembre 2011

Petite parenthèse ...

Je mets mon blog en coma artificiel pendant les fêtes ...
Pas question de rater la visite du père Noël !!!
Certaines indiscrétions me permettent même d'affirmer qu'il sera accompagné cette année par huit jeunes femmes stagiaires toutes très charmantes et plus particulièrement chargées de la distribution des cadeaux les plus fragiles , les plus précieux !!
Mais attention que ne soit jamais tolérée la moindre méprise .... 


Joyeuses fêtes .


Noël Vallier .

vendredi 16 décembre 2011

L'Archipel radieux ( suite ) .



L'Archipel radieux ( suite )

Cette opportunité arriva presque aussitôt …
Il venait tout juste d ’apprendre qu'un Palace proche de Faaa organisait une réception mondaine , sorte de garden party réservée à la crème, il était de toute urgence qu'elle se retrouva une fois de plus, la démocratie inventive gagnait en effet jour après jour du terrain, elle était là présente terriblement menaçante ....
André s’était porté volontaire pour intégrer l’équipe qui serait chargée d’assurer les services de table, il lui faudrait passer une sorte de casting, il trouvait ce protocole dérangeant .
Une centaine de candidats postula, seule une quinzaine fut retenue...
André faisait partie du lot.

C’était la fin du mois d’août, la saison officielle des pluies, mais pouvait-on dire pour autant que le paradis franchissait la frontière de l'automne ?
Les pluies quand elles n’étaient pas tempêtes claquaient comme de violentes averses, brèves lourdes comme du plomb , la Polynésie se ventilait d'une sympathique fraîcheur mais si peu durable, dissipée bien avant les premiers frissons et si l’oscillation jouait sur 3 ou 4 degrés l'humeur du thermomètre se limiterait aux petites variations convenues de son mercure …
L’ensoleillement revenait tel un tsunami plus déterminé que jamais , mais jamais la moindre canicule , le ciel se contentait d’ouvrir ses fenêtres bleues sur cette terre polynésienne trempée, et les dernières petites brumes  se dissiperaient poussées par de bienveillants alizés.
Merveilleuse île où la mode vestimentaire était réduite à sa plus simple expression elle faisait avec le climat, le tissu de paréo raflait la mise, le lin confortable trouvait aussi sa clientèle, il était plus coûteux et confronté aux jugements des insulaires il était souvent qualifié de friperie !!
Bref, les tahitiennes réservaient leurs plus belles toilettes pour les grandes occasions ; messes et cultes, mariages et enterrements …
Papeete était devenue la capitale du scooter, les bolides fessus tournaient comme des toupies dans les rues de la ville, puis se trissaient en direction des plages.
C’était une vraie mode, les jeunes garçons découvraient les avantages de la frime, les filles se disputaient l’arrière des sièges, les intrépides consommeraient bien du carburant avant que les belles ne consentent à desserrer un peu l'étau !!

Que devenait le camp d’Arué ??
Il mijotait sous le soleil, massifs fleuris en proue plus beaux encore que ceux grappillés à l'intention des cartes postales, petites architectures lumineuses et élégantes; à deux pas les terrains de volley et de tennis jouaient à guichet fermé, André travaillait inlassablement son coup droit, ce bras redoutable dont il tirait le plus grand avantage, vrai cache-misère il fallait en convenir car son arsenal technique était bien trop rudimentaire.
Cependant il gagna bien des points !!
Au grand dam de ses amis puristes qui concevaient autrement les échanges, ils les préféraient convenus interminables, élégants !!
L'empreinte d'Otis Redding marquait toujours les préférences musicales du camp.
André venait d’être admis à l’hôpital militaire de la ville pour une angine blanche carabinée !!
On lui administra les soins habituels, et on lui fit sucer des glaçons !!
Il s'en remit très vite.
A travers la baie de la fenêtre de sa chambre, il vit pendant des heures les vagues hautes de l’océan se fracasser contre les récifs, et dégueuler ses blanches écumes.
Il pensa à Tureia ....

Cela fait aujourd’hui environ mille ans que ces miraculeux petits bouts de terre surgis de l‘océan ont été visités , investis , puis peuplés par des navigateurs en détresse peut-être, mais hardis, expérimentés, déterminés, et pourquoi diable avaient-ils en effet fui leur terre originelle .
Venaient-ils de l’Indonésie, de la Chine, de l’Amérique du sud, les avis divergent encore, et pourtant la providence fut l'inspiratrice d'une harmonie terre et hommes parmi les plus exceptionnelles que notre terre ait pu faire naître, il suffit d'aller le voir !!
Aux chants, danses, pêches, artisanats, s’ajoutèrent d' innombrables micros commerces et ce fut l’avènement d’une autarcie joyeuse et inspirée.
Peuple sans trop de légendes, quelques dynasties royales et des hommes et des femmes heureux et paisibles en dépit de quelques narrations iconoclastes chargées peut-être d'entretenir le mystère qui entourent tous les bouts de monde.
André aimait à dire que son éloge insistant venait modestement souligner ce que du bonheur il avait pu percevoir, ce que des beautés rares il avait pu admirer, ce que des parfums étranges et troublants il s'était enivrer et ce que des femmes et des hommes de ces îles il avait tant reçu lui qui n’avait que si peu de choses à donner !!

Il ne lui restait plus que quatre mois à passer sur l'île.

Douze mois … un sacré bail, il ne s'était jamais impatienté y compris aux moments pénibles que lui infligea sa petite détresse.
Il ne cessa de dévorer le soleil.

Noël Vallier

mercredi 14 décembre 2011

L'Archipel radieux ( suite ) .

L'Archipel radieux ( suite ).

Le centre de loisirs du Cesp et toutes ses commodités était un endroit rêvé pour les militaires et assimilés on y trouvait des tables de ping-pong , des billards à trous , des jeux de baby-foot, trois courts de tennis, et bien d'autres déprises de tête !!
Réserver un espace de détente mixte était une gageure, certes les hommes savaient se tenir, les femmes raisonnablement aguicheuses, mais envisager que les différents protagonistes soient à ce point déterminés à mettre près du feu toujours possible une telle distance réglementaire pouvait apparaître comme une précaution sidérante.
Les idylles risquaient donc de faire long feu et en admettant qu'il y en eu !!
Cependant la charmante faune était bien présente, jeunes vahinés aux beautés carabinées et non moins jeunes métropolitaines filles de gradés, toutes minaudant sans vergogne et venues bien sûr avec la ferme intention d'allumer quelques mèches !

Le centre d’Arué endroit chic et impeccablement pourvu se présentait donc comme une alternative heureuse face à la capitale polynésienne ... Papeete!
Il ne désemplissait pas.
André et son collègue de Beaucaire étaient retournés en direction de la barrière de corail, toujours équipés de leurs tubas et de leurs palmes, ils avaient prudemment réduit le rayon ne voulant plus jamais vivre de retours si pénibles.
La dernière cueillette avait été bonne, ils étaient revenus avec une belle collection de petites nacres toutes désertées par leur mollusque et que l’on ramassait sans trop de difficultés à quelques dizaines de mètres seulement du ponton, ils avaient fait chou blanc pour les bénitiers et les sept doigts, ce ne serait que partie remise, les cueillettes parfaites étaient aléatoires ils ne s'en formaliserait nullement.

La journée s’était terminée par un concours de chant, André était un concurrent redoutable.
Il excellait dans l'interprétation « When Man loves a woman » de Percy Sledge, la maîtrise des aigus constituait une performance technique telle qu'il pensait jouer sur du velours..
Il rata lamentablement, trahi par le trac jamais il ne pu mettre le moindre vibrato, il brada les octaves les plus périlleux et définitivement dépité il prit la tangente ...

La vahiné responsable des parterres de fleurs du camp d’Arué connut sa mésaventure, elle était de service ce soir là, elle manifesta bien des bontés à son égard.

Papeete by night n’était pas la nocturne la plus trépidante du monde, mais le charme tant de fois décrit opérait aussi la nuit.
Si la ville manquait de lumières et de strass, elle proposait pourtant d’excellentes  adresses.
C’était le cas du piano bar, petit établissement du centre ville fréquenté par une clientèle éprise de blues, de jazz,et de bourbon !!
Il y régnait une atmosphère chiquement détendue, les deux barmans en redingote shaker en mains nous la jouait cependant très Maraca !!
La maison proposait de savoureuses recettes de cocktail, une bonne vingtaine au moins, les clients pouvaient aussi suggérer d'autres mélanges, les acrobates n’étaient jamais pris au dépourvu ..
Le piano était disposé plein centre, deux mètres environ le séparait d’un comptoir circulaire gaîné par un superbe cuivre , une trentaine de consommateurs pouvaient s'y ranger.
L’acoustique était parfaite, sur l'épaisse moquette d'interminables tabourets d’altitude surplombaient le piano ils ressemblaient à des personnes, leur précieux bois pourpré soutenait un épais cul de siège en cuir rouge assise enviable partenaire douce des fesses nomades ou celles plus immobiles.
Combien de fois André et ses amis, s’arrêtaient au seuil  pour finalement renoncer faute de ne pouvoir présenter le compte, il faut bien dire que quelques heures de tabouret et de zinc coûteraient l'équivalent d'une petite liasse !!
Il céda plusieurs fois et ne le regretta jamais !!
Une des nombreuses soirées fut animée par un pianiste noir à la technique étourdissante, André distant d'à peine deux mètres de l'explosif épicentre ressentit fort l'auréole de l'artiste, vissé sur son siège il passa une partie de la nuit à se secouer gentiment les tripes en sirotant quelques bourbons!
Le coût de la soirée ne lui parut pas insurmontable !!

Cependant il ne retourna plus au piano-bar, il prit dorénavant grand soin d’éviter les enluminures de ses néons, modifia les trajets de ses itinéraires en ville, il lui fallait urgemment reconstituer à tout prix un peu de pécule …


Noël Vallier

lundi 12 décembre 2011

A Cocadon ...

A Cocadon ...

Avec l’ami Thierry nous étions à nos aises
Ces truites ces Lactaires champignons délicieux
France rêvait un peu Mauricette française
Depuis son four aimé rôtissait vers les cieux

Des poètes égarés sur la voie communale
Pleins d’ineptes façons travaillaient quelques vers
Leurs bésicles jetées un peu en diagonale
A pourrir quelques strophes qu’ils montaient à l’envers

Nous étions à frayer parmi quelques ramiers
Dans la main de Thierry sa gaule était fredaine
Les Farios du Duzon qui moquaient le panier
D’un écaillé soudain zébraient l’eau par vingtaine

Des Pitrous inspirés sur les hauts peupliers
Sifflaient des airs connus comme des ritournelles
Des milans un peu las comme de vieux voiliers
Claquaient vers les rochers leurs épuisantes ailes

Vers mon cœur ça pétait des cadences d’abysse
Au ras des prés épais où nous étions couchés
Quelques pétards tirés et nous étions Ulysse
Partis vers quelques broques à rêver quelques archées

Le panier en osier frétillait sous l’averse
Que très imprudemment nous avions de plein fouet
Pris sur nos faces pures avant que soient perverses
Nos femmes qui riaient en brassant les brouets

Du Pineau à ce jour nous gardons quelques fioles
Ces souvenirs sucrés jamais se sont allés
Et nos tiédeurs amies virevoltent en corolles
Au dessus du Duzon parmi les Azalées


Noël Vallier.


dimanche 11 décembre 2011

Autour de Noël ...


L’âge j’en suis convaincu ne pèse pas lourd dans cette affaire !!!
Nous perdons un peu plus du mystère de Noël chaque année … et de cet engouement, et de cette liesse !!
Et oui tant d’humilité , tant de simplicité égarées à jamais … pensez voir que pèsent ces fadaises et comment pourraient-elles résister confrontées aux dures réalités que le miroir du monde nous renvoie ??

Oui mais …

Les concepteurs de cette belle commémoration n’étaient pas si grandiloquents eux qui enseignaient aux parents imprégnés de foi, à ceux plus détachés et partisans d’une version plus festive, un décorum très dépouillé autour et sur les branches du résineux …
Des oranges, papillotes, bonbons   c’était à peu près tout, sauf à considérer les remarquables ingéniosités présentes de ci, de là …
Les trente glorieuses contribuèrent à la recrudescence (ou à la naissance) d’un paganisme soft qui ne cessa de s’affranchir de la pesanteur orthodoxe et de l’influence du fait religieux.

Et l’arbre se chargea tellement qu’i fallût prendre mille précautions afin d’éviter qu’il ne sombre parmi ses boules et ses lumières ….
Ce vertige dura cinquante ans !!
Aujourd’hui les villes et les villages renoncent , les lampions finiront un jour par remplacer les guirlandes , les élus et les notables qui grisèrent si longtemps le peuple assurent présentement le minimum syndical ( ou commercial ) .
On chipote sur la dépense, sur les budgets dédiés, les saignées perpétrées dans ses veines sont telles que le sang ne coule plus …
Il s’étiole insensiblement, en effet nous passerons probablement d’ici peu de 7 litres à 5 peut-être .
Et la substance sera anémiée, inféconde !!

Quelles belles vertus que celles enseignées par les néo défroqués papes et papesses de la réclame soudoyée destinée aux renforts scélérats accordés à la promotion (ou à la survie) de la mondialisation !!

Ça sent le sapin en effet !!

Que nous reste t-il ??

L’imposture du rêve, ou alors beaucoup de discipline …
Je fais partie de celles et ceux qui déplorent (il y en a encore Dieu merci) la perte ou l’abandon des valeurs et des structures référentielles, qu’elles soient laïques ou religieuses.

Elles seules justement dosées parviennent à discipliner les hommes, puis à les rendre heureux

Encore faut-il que soit enseignée la vertu par des hommes vertueux !!

Difficile certes, mais il faut y croire …

Joyeux Noël à toutes et à tous.

Noël Vallier.



samedi 10 décembre 2011

Les déserteurs ...


C’était entre 1957 et 1960 (après Jésus-Christ) j’avais une dizaine d’années …
Je vivais depuis ma naissance à Flaviac petit village de la basse vallée de l’Ouvèze village au standing épatant, il était en effet l’un des trois sites français dépositaires de la fameuse marque « Simmons » une référence incontestable pour toutes celles et ceux qui comme la princesse aux petits pois coinçaient un peu à l’endroit précis de la courbe sensible de leur échine !!
Bref …
Le dimanche c’était le « foot » disait-on et combien de fois l’odeur du camphre ou les reflets dorés des huiles grasses sur les guibolles saillantes des combattants précipitèrent les admirations voire les dévotions de la grande clique féminine.
Il y eu donc des rapprochements et des mariages …
Mais tel n’est pas mon propos !!

Les matchs de championnat (ou amicaux) se déroulaient soit à domicile, soit chez l’adversaire (on disait à l’extérieur).
A domicile cela se passait au village (j’ai surtout connu le stade du Tamaris) aujourd’hui rebaptisé stade Jean Kabakian en hommage à l’un de ses grands dirigeants hélas bien trop tôt décédé.

Clin d’œil amical à Philippe …

Pour les déplacements (à l’extérieur) les bénévoles, souvent dirigeants ils se reconnaîtront, assuraient autant que faire se peut la prise en charge des supporters et notamment celle des gosses du village tous non motorisés bien entendu.
Il y avait un tel engouement …

Le petit Noël lui n’était jamais du voyage (cette vilaine affaire dura deux saisons) soit une trentaine de déplacements environ !!
Il plantait reclus dan sa solitude, les voitures les unes après les autres s’égayaient tout en se remplissant d’une flopée impressionnante de gais pinsons.
Il restait pourtant quelques places à pourvoir mais le petit Noël toujours planté était oublié, toujours oublié , délibérément oublié …
Féroce, vous avez dit féroce oui bien sûr, indigne également et bête par surcroît.

Il devait y avoir une ou plusieurs raisons, le petit Noël payait probablement le prix fort pour je ne sais quelle prétendue turpitude d’adulte …

Simplement consternant.

Ils se reconnaîtront les pleutres et les cœurs secs de l’époque, et pourtant je ne leur en veux pas !!

Je les méprise …


Noël Vallier.








vendredi 9 décembre 2011

L'Archipel radieux ( suite ) .








                               
L'Archipel radieux ( suite ) .


C’est son histoire polynésienne, est-elle devenue banale aujourd'hui ??

La question posée paraîtrait aussitôt inconvenante, j'affirme en effet que toutes les frimousses pensantes croisées depuis s'ébaudissent toujours à la seule évocation d'une escapade polynésienne ...
Dépaysement .... la faiblesse du mot pourrait agacer s'il n'y avaient d'autres recours ; exotisme , flamboyance, absolu, par exemple .
André et ses amis étaient bien en osmose en immersion avec et en les profondeurs racinaires du peuple , à telle enseigne qu'ils s'attiraient la plupart de ses sympathies.

Revenons en France, il reste encore beaucoup à découvrir de notre belle métropole, elle que l’on peut  traverser en quelques heures, mais c'est dire sans faire cas des départementales , routes diverses , chemins  sentiers et qui mènent tous en direction des plus beaux quotidiens , des plus grandioses panoramas, des vies les plus secrètes .
Nationales et autoroutes fuyantes pour des vacanciers déterminés, pathologie invasive sans grand fondement et que pèse t-elle face aux curiosités des quêteurs passionnés, visiteurs apaisés, femmes et hommes secondaires joyeusement contemplatifs.
Il reste c'est vrai beaucoup à découvrir de nos belles régions et à moindre frais, et quand le pays, les beaux jours venus met ses beautés en vitrines, des hommes et des femmes bouleversés pleurent, d’autres passent plus vite leur route sans doute à la recherche de la meilleure sandwicherie du secteur !!

Et Tahiti … était-elle devenue une métropole cosmopolite sans âme ou vivait-elle un chambardement culturel enrichi par une diversité raciale de bon aloi ?
Fallait-il y retourner, c’était donc la question …

Du Royal Tahitien il ne gardait qu'un souvenir mitigé, cette soirée guindée et bien trop frivole ne l'avait pas vraiment contenté, peut-être était-il trop en dehors du cercle pour vraiment pouvoir l'apprécier ?
Il faudrait pourtant qu'il parvienne à tordre son coup une bonne fois pour toutes à ce satané penchant mélancolique, qu'il interdise les squats fussent-ils brefs de quelques-unes de ses neurones !


Il y était retourné et avait revu la jolie vahiné, ah cette merveilleuse inconstance !!
Il disposait de quelques heures avant de reprendre son service, il enfourcha le scooter de la belle et les fesses collées sur l’arrière du siège il aima très fort sentir à nouveau l’odeur sucrée que dégageait la broussaille presque ordonnée de ses cheveux.
Il tenait entre ses mains le tour menu de sa taille, il lui semblait habiter l'âme et le corps de la déesse, jamais plus il n'envisagerait que soit encore possible la survenue d'une crise neurasthénique, il en exclu même définitivement l’hypothèse.
Elle avait un accent charmant et semblait ne vouloir jamais ne cesser de s’en amuser et d’en rire, il avait un accent français très ordinaire , il ne pourrait jamais hélas s'en défaire!
Ce court moment partagé, le souvenir d'une ravissante frimousse, le goût de sa peau mélange de cannelle et d'oranges qu'il écrasait de ses lèvres à la première perle de sueur ... il ne l'oublierait jamais !

Comment aurait-il pu oublier le moindre détail de cette charnelle amourette !

Noël Vallier .


lundi 5 décembre 2011

L'Archipel radieux ( suite ) .

L'Archipel radieux (suie) .

Cependant il parcouru la ville, il avait tant de temps à gagner !!
Rien ne lui échappa ; les petites ruelles délaissées, les vitrines dispendieuses, les bâtiments administratifs, les habitations, celles en bois, celles en tôles, celles en dur ( les vraies maisons de maçon !!) enfin le boulevard celui de la grande brasserie, il passa ainsi Papeete au crible.
Cette capitale improbable que l'on pouvait presque qualifier de petite ville surannée si il y avait eu moins de bric et de broc s'agitait au rythme soutenu de ses innombrables chantiers,  Papeete la portuaire perdait ainsi  chaque jour et de son caractère et de son charme.
Les tubes néon,  les toutes dernières fluorescences, le matraquage publicitaire titillaient les premières ardeurs consuméristes, toutes et tous Polynésiens modérés, intégristes ou libéraux pénétraient en cortège les espaces  feutrés des supérettes et des boutiques.
Après tout l'autre perle , la cousine du nord Américaine capturée elle aussi , était inféodée au système USA cette ravissante succursale pourtant fortement dépositaire de culture et de traditions polynésiennes devenait  son dernier état , sa résidence secondaire en quelque sorte .
La Polynésie française s’était préservée, ses archipels disséminés constituaient une sorte de camp retranché somptueuse traîne, interminable, portée par d’éternels alizés, pépites incomparables, terres de contemplations inouïes …,
André se souvenait du moindre détail.
Son séjour d’une année complète en Polynésie avait été marqué par de nombreux évènements, tous marquants, toujours portés depuis cette immuable voûte bleue que nulle vilaine besogne ne semblait devoir venir troubler, désarmante pureté, formidable privilège, exceptionnelle unicité.

Il avait passé une après-midi entière en compagnie des Tahitiens de la banlieue.
Relégués aux portes de la ville ils vivaient dans des farés, mais ainsi évacué l’habitat traditionnel faisait désordre, un comble car il ne trahissait jamais la moindre pureté coutumière , pas un seul agrément sacrifié sur l'autel des servitudes urbaines, et pourtant il ressemblait à s'y méprendre à un bidonville ...
Papeete évacuait son centre ville au pas de charge , la capitale opérait une mue féroce et semblait vouloir jeter en quarantaine ses habitants inutiles , ses maillons faibles, celles et ceux qui ne trouvaient plus place dans les industries concentriques ou sur le port.
Quelques résistants peut-être qui faute de ne pouvoir s’accommoder des règles économiques nouvelles perdaient ainsi l'opportunité d'un emploi de commerce , ou d'autres jobs artisanaux la plupart déjà gangrenés par les produits manufacturés .
Et que dire des emplois administratifs que les blancs occupaient prioritairement, point n’était besoin d’être bilingue, la Polynésie vaste dépendance assurerait le portage.

André ne s’embarrassait point à cette époque de ces considérations, son inconnaissance de la réalité polynésienne et ses besognes personnelles l’occupaient à plein temps, il aurait cependant visité le bidonville planté dans le pierrier situé à deux pas de la ville prit la mesure de quelques vilains contrastes avant que d’en tirer de pertinentes conclusions.

Il préférait et de loin goûter les fruits juteux qui explosaient leurs saveurs au moindre besoin de soif, lait de coco qu'un coup de serpette bien ajusté libérait de sa coquille lisse ou ananas dont il aimait sans jamais s'interrompre tirer toute l'épluchure ...
Cependant, il restait une gourmandise légèrement pimentée dont il avait du mal à cerner et le goût et l'origine et la préparation !!
Ces fameuses brochettes que tous dégustaient en bordure de plage , souvent aux premières heures douces de la nuit quand le bruit se dissipe et que les odeurs s’affolent ce moment rare où le bonheur semble jouer des coudes !!
Allons ... ces fameuses brochettes n’était-ce pas du chien, simplement du chien ?
Il en était convaincu !!
Le bruit courait plus vite que les petits quadrupèdes qui pullulaient sur l‘île, alors ces menus morceaux de viande  mi-rôtis, mi-tendres, badigeonnés de moutarde douce?
Simple hypothèse il est vrai.
Jamais plus il ne mangerait de brochettes de plage !!


Noël Vallier






                                 

dimanche 4 décembre 2011

Horizons ..


Crépuscule bleuté aux roses chimériques
Soleil couchant ardent incendie que nul craint
Beauté rare et blottie au dessus des grands cirques
Flirt des cimes rondes de mes matins les saints

Tu déclines assombri en mon lieu ce parterre
D’un fuseau fédéral ce coin où je surgis
Pour d’autres escapades vers de lointaines terres
Aux aurores promises le temps que ma nuit gît

La noirceur de la nuit lâche ses dividendes
Pépites innombrables cloutées sur le satin
Du suaire tendu vers lequel mes mains tendent
Avant que de sombrer jusqu’au prochain matin

Ton périple accompli tu reviens noble tache
Toi aurore violent qui brûle et embrase nos yeux
Accomplir nos matins courageux vils ou lâches
Nous voyeurs des fenêtres mercenaires bienheureux

Quelques milliards de larves ces rampants que nous sommes
Aux rythmes de tes cycles s’agitent tels des rats
Pour des millions de rois despotiques aux doux sommes
A l’ombre de tes brûlures bercés de Sassafras

Crépuscule heurté aux proses colériques
Soleil dégoulinant lave effrontée qui geint
Laideur du temps promis aux êtres faméliques
Tes raids et tes cascades, interrupteur … j’éteins


Noël Vallier

L'Archipel radieux ( suite ) .

L'Archipel radieux ( suite )

Le Royal Tahitien était un hôtel très convenable de la banlieue de Papeete, il proposait des chambres couleurs locales, spacieuses et agréables.
Il se situait et encore aujourd'hui à mi-chemin entre la ville et le camp d’Arué.
Une fois débordé le district de Piraë après le très attendu moment d'ombre fraîche la route belle tirait droit en direction du camp.
Sur la gauche après quelques kilomètres une allée pentue abondamment fleurie sur ses bordures débouchait sur une coquette réception.
Une piscine d'eau douce clapotait au gré de l’humeur changeante des alizés.
Les transats alignés sur son périmètre claquaient de la bâche avant que des corps alanguis ne viennent définitivement les soumettre.
Légèrement en contrebas une plage privée délimitée par d’imposantes rocailles prenait quelques trempées fouettée par des embruns farceurs.
C’est ici qu'il venait d’être convié pour une garden-party, il tenait cette invitation depuis une soirée passée au « Bounty ».
S'y côtoyaient officiers, civils, d’autres citoyens du monde et de nombreux autochtones  …
André s’était pour la circonstance affublé de fringues façon dandy, ce dandysme absolument indémodable.
Chemise en belle soie brodée de grosses fleurs, pantalon blanc taillé dans une mince étoffe, une paire de mocassins blancs qu'il portait sans chaussettes, tout en décontraction !!
Ce n’était pas un concours d’élégance mais paraître et s'afficher semblaient postures de rigueur , les épidermes cuivrés courraient après une médaille sans doute et le Monoï de luxe parfumait délicatement bien des peaux .
André parviendrait-il à se confondre ??
Une fois son piètre statut militaire révélé il serait grillé, snobé sans doute, les regards peu à peu se détourneraient, ah le menu fretin penseraient-ils .... persona non grata !!
Il géra avec une certaine classe, fit quelques connaissances, avala quelques bourbons, s’égara souvent dans des flots de rhétorique ambitieuses avant que de se poser sur l’assise ouverte de l’un des transats de l’hôtel.
Il se retrouva en charmante compagnie.
La jolie tahitienne au scooter n’était pas venue, il ne s’en étonna point tant l’inconstance semblait être l’un des traits de caractère des jolies polynésiennes !!
L’ennui finit par le gagner, il parvint à se soustraire du regard des autres convives  et décida de repartir toutes affaires cessantes en direction d’Arué.
Il prit la dernière correspondance.
Les premières heures de la nuit étaient douces, l’ambiance dans le truck était délicieusement bruyante il ne lui fallu que quelques minutes pour regagner le district, quand il passa devant le drive-in ses derniers projecteurs capotaient leurs lumières …
Gloria in excelsis Deo !!
Il avait beau le célébrer, jamais il ne le vit et pourtant toutes les conditions paraissaient requises, la verticalité parfaite de son azur, les petits nuages blancs et leur ravissante transparence, et plus bas bien plus bas toutes ces églises et ces temples inondés de fleurs …
Pourquoi diable tardait-il ??!!
Les temples et les églises qui se partageait la foi des ouailles nichaient souvent dans les petits creux des plus belles arborescences.
André s’y retrouva en deux ou trois circonstances, il y régnait au moment de l’office l'empreinte d'une ferveur profonde, les odeurs d’encens et d’huile de monoï mêlées étourdissaient pour le compte quelques mamas, d’autres s’inondaient de leur propre sueur, toutes entonnaient avec ardeur leurs chants polyphoniques admirables …
Et ces extraordinaires tailleurs et robes blanches !!
André jamais ne se lasserait de participer aux offices.
L’allure après la cérémonie restait processionnelle, les fidèles jamais ne rompraient le rang, sur les parvis herbeux s’attardaient de gais cortèges.
Le dimanche matin comme dans toutes les villes du monde Papeete consacrait dans la ferveur ce moment inouï de recueillement.
André ne s’étonna point que la capitale Polynésienne fut sinistre les après-midi , cette paresse et ce désintérêt urbain le renvoyait aux heures déprimées, celles des spleens douloureux de sa première adolescence, il aurait tant aimé que la messe de onze heures prit d’autres aises, déborde encore un peu plus sur la volée de midi, c’est ainsi qu'il aurait pu se débarrasser de l'oppression qui le prenait aux tripes après le déjeuner du dimanche.

Noël Vallier .

samedi 3 décembre 2011

Il neige !!


Enfin elle est venue le givre a fait sa place
Son blanc réverbérant sur les branches de pin
Accroche gracieusement quelques diamants de glace
La belle est enfin là agrippée aux sapins

Doucement dans la nuit tendrement  c’est à peine
Si quelques insomniaques peut-être quelques malins
Du ciel on vu le blanc déverser dans la plaine
Ses étoiles légères ses cristaux ses câlins

Notre Chaton Pilou impatient d’entreprendre
De laisser quelques traces en bas dans le jardin
Dare-dare est revenu caressant las et tendre
Chauffer ses coussinets près de l’âtre le gredin

Toujours la même carte si belle intemporelle
Des maisons enlisées des chaumières soudain
Pointent leurs faîtes de toit et sur leurs tuiles belles
Quelques merles gelés semblent faire dédain

La campagne est feutrée point de bruits chiens charrettes
Seul le cocorico du coq dans la basse-cour
Balance son cri rauque sans répit sur l’houlette
Qui traîne au poulailler et compte les œufs du jour

Janvier ne traîne pas la neige est abondante
Les gamins à l’école et leurs clameurs parfois
Traversent en l’irritant l ‘épaisseur fort pédante
Des monceaux de l’écume mer blanche et fils de soie

Je ne me lasse guère et à soixante berges
La même poésie la bise le givre froid
Me portent vers la vitre et de mon âme vierge
Montent encore aujourd’hui mes humeurs d’autrefois


Noël Vallier






L'Archipel radieux ( suite ) .





L'Archipel radieux ( suite ) .

Dans sa ville à Valence le mistral s’était apaisé et il ne s’étonna point que la chaleur soit devenue accablante.
C'est un courrier envoyé par sa mère qui détaillait la météorologie locale, et d'autres anecdotes susceptibles de l’intéresser.
Valence en était encore à l’apogée de son commerce chic.
Joyaux du centre ville , les Favorites , André , le Jardin de Carthage , la Bonneterie de l’Aube , Andrieu , les Nouvelles Galeries , les Dames de France , Caffarel , la Petite Marquise et j’en passe , sans oublier les grands limonadiers, la grande brasserie du Valence où André avait ses quartiers était une sorte d'emblème , il ne cessait de s'y distraire saisissant dès leurs premiers éclairs les reflets des chromes épais et étincelants de ses bruyants percolateurs.

Et puis ça pétaradait joyeusement dans les tripes urbaines, les rues n’étaient pas encore piétonnes, les commerces pignons sur rues recevaient une clientèle distinguée, apprise, acheteuse, soucieuse de qualité et séduite par les achalandages dédiés aux plus beaux articles.
La confection irréprochable des habits mode, les tissus aux trames irréprochables, la maroquinerie de luxe, les bijouteries et les parfumeries  ….
Que de séduisantes choses !!

A une quarantaine de kilomètres de Valence en Ardèche, on ne parlait plus de mistral, mais de bise et le petit village de ses grands-mères se ventilait en engouffrant dans ses ruelles le souffle violent propulsé par la gueule invisible …
Elles ne comptaient plus les heures interminables des cigales, ces insectes familiers du sud de notre belle métropole vibraient leurs abdomens continûment et à l'abri de quelque ombre bien choisie ils accompagnaient les siestes les plus exigeantes.
André était parti pour Papeete à la recherche d’un coiffeur, ce faisant il se déroberait des mains bien trop expertes et à l’expertise froide du coiffeur militaire !!
Le salon crânait un peu au centre de Papeete, il était spacieux et confortable, la patronne une dame blonde très apprêtée avait une quarantaine d’années. Sa jeune assistante était ravissante, et André se gardait bien de laisser paraître son trouble.
Il attendait son tour.
Le skaï rouge du siège était froid mais l’assise moelleuse, il aurait pu si bien installé attendre des heures et des heures !!
L’apprentie coiffeuse se divertit assez vite, il se dérobait sans cesse au moindre de ses regards ….
La patronne lui demanda sans le moindre ménagement de s’en aller attendre son tour à l’extérieur !!
Il s’en agaça et attendit sur le perron.
Plus tard la blonde revêche le fit asseoir et l’entreprit.
Il sortit l’humeur un peu maussade, au cœur de son histoire polynésienne odes et louanges mêlées firent comme un petit malaise.
Il se dirigea vers l’embarcadère fut surpris d’y revoir « l’Anjou » de douloureuse mémoire, reconnu le marin aux méninges torturées par le fauteuil d’Emmanuelle, bavarda quelques minutes et poursuivit sa route en direction de l’usine de retraitement du coprah.
L’odeur de cette amande broyée, délicieuse, imprégna ses narines presque à l'écoeurement
Il s’attarda sur le port …
La navette n’attendrait pas, il se dirigea vers le point de ramassage, la carlingue était toujours aussi pétaradante, elle fit rapidement le plein et prit la route en direction d’Arué …
Il était environ 16 heures.


Noël Vallier