dimanche 24 novembre 2013

Comme une sorte de grand froid au rez de la porte ...




De l'hiver en l'an treize qui claque à ma porte
Des gelées Cévenoles qui pointent sous l'envie
De ces hommes saisis par le froid qui emporte
Une tremble d'espoir depuis l'hiver ravi

Il sied loin me souvins-je les doigts endoloris
Tenant mal ma capuche fouettée dur par le vent
Me souvins-je des vieux de l'époque et des bris
De leur gîte glacé puis tiédi d'entements

Qui du Gui qui du Houx ne garde point leurs peines
Où sont ces fruits glacés quel givre les défend
Oui Dieu je marche droit sans peine ni déveines
C'est toi saint Christ vieux qui me pousse et qui fends

Égaré en Toundra en terres invisibles
Oui le saint Christ vieux en Ardèche tu mens
De si peu oser dire de ses choses indicibles
De taire se complaire quand la Bûrle s'épand

Nous mériterions tant de tes miséricordes
A l'aube ou aux déluges des armes de Satan
Aux moments satanés quand nos âmes font cordes
Tellement il fut hier de nos songes d'antan

C'est ainsi dès demain sous l'asphalte je gratte
Et de mes doigts de sang sous la cure gelée
Reviendront pédiments nobles choses et des rates
A me faire mourir parmi trempes et raclées .

Noël Vallier

jeudi 7 novembre 2013

Olé !!

Je suis assez stupéfait d'entendre remonter depuis les profondeurs méningées du bon peuple tant de bonté et autant d'apitoiement ....
C'est faire bien peu de cas de l'espèce humaine que de considérer que l'une de ses passions , fut-elle minoritaire voire marginale serait une passion ( et je cite ) DE MERDE .
Il y aurait beaucoup à dire sur la merde , ses encombrements , ses banalités , ses habitudes , ses puanteurs et surtout sa quotidienneté !!
La passion dépasse et de beaucoup la tradition , la passion est indissociable des sentiments , on peut certes lui reprocher son irrationalité , elle est cependant plus honorable et plus productive intellectuellement parlant que la sensiblerie , y compris même la philosophie consubstantielle qui s'y rattache .
Les aficionados ne sont pas des salauds , ce sont des romantiques .... et des régionalistes , ils trouvent très ordinaire qu'un taureau de combat puisse vivre sur son herbage 4 ans avant que d'être confronté à l'homme dans un combat somme toute très loyal .
Les cornes , la force et la fougue , contre le courage , l'adresse et le talent .
Certes il y a le travail peu ragoûtant ( mais nécessaire du picador ) puis l'estocade il faut en effet mettre un terme aux souffrances .
Mais ne rien voir et ne rien comprendre et surtout ne rien ressentir du travail à la cape , de celui formidable de la muleta peut trahir un coeur sec et un conformisme affligeant .

Peu importe , il suffira pour nourrir quelques fantasmes ou quelques faims , ou quelques gourmandises de demander bêtement à son boucher le morceau le plus tendre , sans faire bien sûr et jamais la moindre allusion à l'abattoir , cela pourrait venir pourrir le repas de "merde" .Et cela malgré ma position intangible s'agissant de considérer comme d'authentiques salauds celles et ceux qui abandonnent en effet sur les routes ou ailleurs leur animal de compagnie. Les mêmes pour certaines et certains bien sûr qui éreintent l'art taurin . Moralité , jamais de manichéisme , allons vers davantage de subtilité !



Noël Vallier .
Le métier de l'amour .....

Voilà donc un sujet fâcheusement "droit-de-femmiste" .... vouloir soustraire de la braise le feu qui l'alimente !! quelle sottise ... Et sauf à veiller de ne jamais rien laisser passer de souffrances , de contraintes diverses , de tutorats criminels , quels sont donc celles et ceux les outrés vertueux , les rationnels , les prêchi-prêcha actifs les donneurs de leçons , les moralisateurs à la petite semaine qui jugent , qui prescrivent ??!! Seraient-ils femmes et hommes aboutis dotés d'une libido rassasiée comblée sans cesse alimentée depuis les bontés concédées par l'ordre naturel des circonstances ordinaires !! Jugements absurdes que ceux qui qualifient mal très mal les hommes et leurs emprises irrépressibles pilotées par la chair des femmes .... et réciproquement !! Si le désir était une affaire exclusivement intellectuelle à quoi servirait-il alors toutes ces pages "glacées" baladant ici un bout de sein , là le galbe d'une hanche , plus loin la rondeur parfaite d'une fesse !! toutes pages venues depuis le chic d'un concept visuel et rédactionnel jugé irréprochable .... certaines femmes libres et totalement désinhibées proposent leurs charmes .... et alors , c'est probablement leur choix !! Qui sont donc les censeurs ces femmes et hommes aux arguments délétères , à la morale douteuse , à l'oisiveté consommée !! Pourraient-ils de grâce baisser d'un ton .... que les autres puissent enfin s'entendre et le plus souvent possible aux moments bien trop rares où ils peuvent échanger un peu de bonheur !!

Noël Vallier



La lionne et le zèbre

Au coeur de la savane ou ne courent nuls embruns
S'alanguissaient vautrés deux dizaines de fauves
Des mâles peu nombreux plutôt blonds jamais bruns
Rugissaient de sommeil le regard un peu torve

Ils venaient c'est couru de tant se sustenter
Que leur ventre bien gras leur pesait telle une tombe
Les dominants les rois sans bouger sans tenter
Le moindre mouvement pensaient peu l'hécatombe

L'herbe sèche était rare du soleil et du vent
Le premier rôtissait tout en dégâts la terre
Le souffle du second jeté par des relents
D'invisibles énergies pliaient les fumeterres

Au loin c'était mirage et comme une vapeur
Des frissons et des plis froissaient la perspective
On distinguait à peine venus d'une lueur
Des zèbres en quantité vain troupeau en dérive

Une lionne très fière seule affamée ... pourquoi
Se mit à faire la chasse en prenant mille poses
Rampant comme la limace rusée comme l'iroquois
Elle s'approcha tant qu'il fallut qu'elle s'expose

Elle bondit sur le zèbre occupé à brouter
De l'herbe imaginée de vieilles pousses des racines
Puis elle prit dans la gueule d'une ruade à tuer
Les sabots de l'Equus ne laissant que rapine

Le quadrupède en joie se mit à détaler
Le fauve un peu groggy en avait pour son compte
Elle revint la queue basse parvint à s'étaler
Parmi ses congénères et n'en fit point beau conte


Noël Vallier