samedi 3 septembre 2011

Variations déconcertées ..


A la boucherie d’en bas  si l’ombre s’en approche
La vitrine un peu sombre que le ciel bas abat
Révèle une andouillette perdue parmi les longes
Qui songe et qui déprime moquée par quelques acras

Le boucher un peu las des onglées qui le rongent
Las d’équarrir exsangue tout le long du trépas
S’enquérait de la mer car disait-il je songe
A traiter sur le thème de l’andouille et l’anchois

Il avait tant aimé ce que ces arts lui dirent
Car César le traiteur lui n’en démordait pas
A la boucherie disait-il désormais pour en vivre
Accommodons des tripes et dressons des baudroies

A la boucherie d’en bas depuis que l’art s’en mêle
Se bousculent le dimanche femmes belles et divas
Les hommes mis aux rancards seuls assignés aux brèves
Désormais filent doux tels quelques agnelets gras

A la boucherie du haut même élan même trêve
En file interminable d’élégantes nanas
Se pâment ingénues devant un étal blême
Duquel chefs et commis se rétractent fissa

Est-il autorité cet insigne magistère
Qu’il obtienne mazette que le boucher changea
Et que pour quelques onglées, cervelas et tourtières
En gelée d’un beau bard se côtoient sur un plat

Il en va sur ce ton des modes tant par paires
Tant ces paires m’exaspèrent que mes doux pairs rudoient
Car il est fort danger que bouchers comme orfèvres
Demain sur l’esplanade s’y perdent puis s’y noient





 Noël Vallier



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