lundi 20 février 2012

Belle sans fard ...


Elle avait sur la tête une espèce de calot
Mais joli et gracieux loin d’être militaire
Elle avait dans les yeux un désespoir pâlot
Elle était nom de dieu belle à nous faire taire

C’était un samedi elle venait de Clermont
Ferrand s’entend du centre l’autre bandait guimauve
Son amant très servant rêvassait à ses monts
Moi je logeais ce soir dans un court shetland mauve

Il y avait une fête très champêtre au Gaucher
Bal sous les marronniers arrangé par l’orchestre
Il y avait du trèfle à deux pas les pêchers
Effluvaient des senteurs décharges jus sylvestres

Avant nous étions dix près de douze au bistrot
Accoutrée d’un tricot en jersey à se pendre
Marilyn c’est ainsi une paille au sirop
Rendait aux guéridons marbres et fontes plus tendre

Pour moi c’était rengaine j’étais posté minet
Semblant indifférent aux jeux de la déesse
Jetant son dévolu dans cet estaminet
Elle prit mon regard en otage mes paresses

Nous avons fait le vide sur les planches aux pêchers
J’avais le torse nu et ses seins et son ventre
Comme braises attisées sur trois slows à lécher
M’inondaient de sueur de ses perles et mon antre

De caresses en caresses et de caresses en jeux
Nous sommes repartis d’humeur très hôtelière
Au village où frémirent les giclées d’un enjeu
Où le charnel suintait déjà ses sources claires

Ma main s’abandonnait dans ses cheveux dorés
La sienne me cherchait au plus près de ma terre
Mes lèvres au plus bas près du puit mordoré
Sur les siennes dressées fleurirent l’ardent parterre

A l’aurore succinct à travers les volets
Filtrait doux le soleil et ses poudres de braises
Sur le grain de sa peau dessinaient un corset
Nous paressèrent tard tous deux ivres de glaise.

Puis elle partit …..




Noël Vallier









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