jeudi 9 février 2012

Arles en XIII


Ramener des émois de ce grand pays d’Arles

D’une plazza romaine en gratter sur ses murs

Par mon ongle petit sur l’âme cadastrale

En ses coursives lentes coller une mordorure


Le sable sent le sang sur la piste ovalaire

Et depuis les gradins des hommes épris ruent

Vers les brancards étroits des picadors par paire

Quand leurs piques défaites sur le fauve ont mu


Depuis le toril haut sur l’arène encyclique

La bête ce seul dieu du dimanche hésitant

Vers les fidèles assis qu’il voit comme une clique

S’enfile mugissant dans l’antre des migrants


Le rouge que l’on propose par la cape sublime

Aux furieuses saillies du seigneur Andalou

Souillé en son milieu par les charges s’abîme

Et par les cornes crève tant ses pointes allouent


Sur le flanc noir tanné de la bête indicible

Coule et gicle le sang depuis le trou béant

Laissé par l’impudent que sa pointe au crible

Perce comme une cible sur sa bête geignant


Sur l’échine courbée poissée par les marbrures

Les banderilles ripent à peine s’agrippant

Dans le cuir rétamé du derme et ses brûlures

Que l’artiste effrayé déchire en sautillant


Que vienne la muleta que l’on puisse en découdre

Par la charge du fauve de ses cornes acérées

Enfin que l’on agrège El Toro et ses foudres

Aux broncas picaresques grondantes et ulcérées


Le taureau prie soudain en proie cataleptique

Vers la lame indécise du tueur virevoltant

Fait mine d’une charge et s’écroule édénique

Meuglant à peine aux pieds du matador tremblant



Noël Vallier

























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