dimanche 4 mars 2012

L'archipel radieux ( suite ) .

L'Archipel radieux ( suite )

Les recherches seraient définitivement infructueuses pour Didier, Jacques et les autres, cependant Stéphane ne perdit pas le moindre temps et il partit en quête de la meilleure adresse, celle qui pourrait rendre encore plus captivant l'esprit de ces affectueuses retrouvailles . 
Ils se retrouveraient à onze , ni les blondes ni les brunes ne compteraient pour des prunes et poussées par un délicieux entrain elles intégraient la ronde.
Patrice viendrait seul, faute de ne savoir choisir, le collectionneur de papillons épinglerait plus tard comment pouvait-il sortir de son chapeau une compagne assermentée, mise au parfum que dis-je instruite de toutes les péripéties de leur belle aventure et susceptible à tout moment de rectifier ou de renchérir sur une de leurs nombreuses anecdotes ? 
Il ne faisait aucun doute en effet que du paradis dont il est question elles avaient du à la manière d'un buvard pour en avoir été si souvent saoulées sécher et l'épreuve et ses débordements ....

Notre ami marseillais jeta son dévolu sur Six-Fours plages , il nous fit suivre un lien internet descriptif d'une très charmante maison d’hôtes proche du port et des plages, elle était nichée au coeur d'une petite oasis de palmiers et agréablement située dans un quartier résidentiel semblant offrir les meilleures garanties de calme et de bien être. 

La carte postale était engageante, toutes et tous sans la moindre réserve souscrivirent à la proposition.
Stéphane serait le régional de cette charmante étape, André avalerait avec gourmandise les quatre cent kilomètres provençaux de cette balade sudiste , Gérard et son épouse partiraient de Bordeaux, Maurice, Balou et leur compagne quitteraient pour quelques jours leur monumental massif central, Patrice le parisien donnerait congés à la capitale.

Ils avaient choisi le mois de mai celui qui donne à embaumer la nature les salons et les vestibules sitôt les premiers rayons de soleil venus et traîneraient alors sur les commodes des odeurs de mimosas et de violettes.
André pensait une fois encore à ses grands-mères.
A Flaviac le mimosa était rare, seuls quelques arbustes encore étourdis par les coups de griffes de l'hiver donneraient de leurs capiteux petits pompons jaunes, ils feraient belles les toiles cirées et déborderaient exubérants le col des vases précieux, ceux que l'on réserve pour les meilleurs dimanches. 

Mémé Fifi dés les premières violettes était une femme plus heureuse encore, elle communiait avec la nature et semblait tirer profits de toutes ses petites bontés.

André le pitchoun vivait avec elle ses dernières années de plénitude, il se souvient des promenades vers Flossac ou Pargirand, des visites chez Mme Faure et Mme Tracol, des tasses de café, du chocolat Menier et des biscuits secs qu'il croquait avec gourmandise.
Le petit était heureux, malin il aimait voler beaucoup de leur patois, mais rien de ce qu'il comprit, jamais ne lui parut à ce point déterminant !!  
Au retour il arrivait souvent que la bise se lève elle claquait alors sur les lignes électriques son souffle violent l'effet baleste tendait alors l'acier, il gémissait ses plaintes tout au long du chemin, André saisi par la trouille serrait fort la main de sa mémé.
Le salut venait depuis la ruelle plus enserrée à l'endroit de l'école des soeurs, elle parvenait à réduire une bonne partie de ce vacarme ...

C’est ainsi ils allaient se revoir en cette année 2011, quarante deux ans s’étaient écoulés, leur vie était hélas bien entamée, ils pénétraient les terres rousses, à la lisière de ces terres ils connaîtraient le plaisir de vivre de bien inattendues retrouvailles.



Noël Vallier.











































 



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