jeudi 22 mars 2012

L'archipel radieux ( suite ) .

L'Archipel radieux ( suite )

Point de confusions possible, cependant venues depuis l"univers concentrique de leur flûte les fines bulles bavardes, intarissables se mirent à en conter tant de fois que les attablés un peu embués, entre chaque service prirent le large ... 
Une pour Tahiti, une autre pour Bora-Bora, puis d'autres destinées à Moorea, Huahine et d'autres encore en hommage aux archipels , tous les archipels ...
La soirée était douce à la manière d’une prudente flanelle , l’hôtesse avait dressé la table dans le grand salon d’accueil , la musique Polynésienne jouait en sourdine tout son répertoire , Stéphane avait fixé sur l’un des murs une affiche d’époque monumentale, elle annonçait les fêtes rituelles de Juillet , sorte de commémoration dynastique teintée de couleurs incroyables , embarquée par des tamourés endiablés, divertie par de spectaculaires courses de pirogues et transcendée par l’humeur festive et l'hystérie d’un peuple tout entier collectivement saisi.
Cette édition 1969 resterait gravée à jamais dans leur mémoire.
Ils étaient quelques séditieux qui courraient encore après les toutes dernières bulles, puis toutes et tous gagnèrent le salon.

Il y eut bien d’autres palabres, de fréquentes plongées dans le rétro,Tahiti revenait tel un ouragan remuer quelques nostalgies plus rebelles, telles des sangsues elles pompaient encore dans la part tendre de leur complaisant cortex. 

La table était bonne mais il eut fallu qu'elle soit ronde et ainsi aurait-elle pu contenter onze convives qu'une fraternité récente venait de souder.
Le dîner dura le temps nécessaire, ils ne déplorèrent jamais le moindre reflux, puis passèrent les temps du fromage et des desserts ...
Ils se défièrent en vue des parties de pétanque du lendemain ils pourraient ainsi faire se cogner pour la première fois les triplettes de compétition JB que Maurice l'attentionné et généreux conscrit venait de leur offrir.
Chacune d'elle portait leur prénom gravé ... s'il vous plait !

A l’instant où ils quittèrent la table et quelques mètres plus loin autour de la piscine la douceur était encore présente, insistante même, en ce début du mois de mai les feuilles nouvelles frémissaient , le vent de la mer s'était assoupi bercé sans doute par les pleurs des mouettes et des goélands.

L'heure était venue de se laisser prendre par les appels du sommeil.



Noël Vallier









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