lundi 2 janvier 2012

L'archipel radieux ( suite ) .

L'Archipel radieux ( suite ) .

Un soir après la séance de cinéma il décida d'entreprendre une promenade piétonne tout le long de la route littorale.
Une fois encore il fut cueilli par la magie et la grâce du crépuscule polynésien.
Surpris sans doute par les frissons de contentement d'un petit bonhomme heureux et implorant et avant qu'elle ne se rétracte la nuit joua une sorte de prolongation et lui offrit tout juste précédant la survenue de sa noirceur délicieuse les plus étourdissantes partitions sensorielles que l'on pu rêver ...
Ce surgissement d'âme qu'il attendait tant l'enveloppa un instant, il ne parvenait plus à réprimer quelques sanglots de profond bonheur.

Il croisa les lieux bruyants de quelques fêtes, les bringues disait-on, faire la bringue est une expression très usitée en terre Polynésienne, les tahitiens en raffolent, elle accompagne ordinairement leur vie et vient secouer le Fiu qui épisodiquement peut venir les saisir. 

Il fut tout au long de sa promenade nocturne sans cesse étourdi par l'odeur capiteuse des vanilles, elles séchaient et maturaient à l'air libre simplement protégées de quelques vandalismes toujours possibles par une sorte de bornage rudimentaire.

Il s’invita souvent au coeur de toutes ces fêtes et il y fut chaque fois délicieusement accueilli, dans le monde, dans les clameurs il s'y engouffra et partagea ainsi leurs grandes joies.

Ils buvaient copieusement de la bière, souvent, riaient sans retenue et ces noubas fraternelles les renvoyaient immanquablement vers la scène, sur cette scène où roucoulait la musique, entreprise par des cuivres étincelants, des guitares électriques, des ukulélés, des percussions, mélodies sucrées et lancinantes quelquefois insolemment décalées préfigurant ainsi ce que seraient peut-être les variétés polynésiennes des lendemains.
Assis sur l’épais gazon du jardin il applaudit fermement les acteurs d’un tamouré, tous garçons et filles chauffés à blanc par leur propre sensualité et avant qu'elle ne déborde par vagues successives pour venir chloroformer la foule ....
Une heure durant il contempla des dizaines de hanches, le mercure gagna quelques degrés, s'offraient ainsi aux regards des hommes et des femmes du public les plus belles fesses de la vaste Polynésie!!
Oubliées pour un temps les délicates conventions, lui qui ne voulait s'étourdir que dans le feu du regard embué des femmes se dévergonda copieusement, le tamouré danse explicitement codée suggérait irrépressiblement les jeux espérés de l'amour ...…

Il rentra tard … en scooter !! lui le passager heureux et tranquille en passe de devenir le grand expert de l’enfourchement de la place arrière !!

La même odeur de vanille, les mêmes sensations, les mêmes troubles le même défilement à l’envers, et toujours cette odeur sucrée que les petits alizés de la nuit brassaient avec d'infinies précautions, tout en retenue, tout en délicatesse .... 


Noël Vallier .

















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire