samedi 19 mai 2012

Tout est chair ...


Le ciel est vert de gris après qu’il fut des nôtres
A l’horizon Coiron basaltes et éboulis
Balancent une noirceur dans laquelle je me vautre
Mont-blanc bille encore sec pour mouiller quelques plis

Mille gouttes de pluies perles grasses et tordues
Sur le vitrage triple d’où j’aime à revoir le monde
Glissent comme jadis sur les carreaux mordus
M’entraînant de mémoire au cœur de quelques rondes

Il est l’heure de juin il est le temps serein
Ou troublé par tes yeux la couleur de ta robe
Je découvrais l’amour dans la cour par tes seins
Qui nichaient tout en haut tels de friands orobes

Côté cour ou jardin ce furent graviers et roses
Le gravier pour les bosses et les bleus par les crosses
La douceur du jardin pour des desseins moroses
Mais l’un et l’autre ceints, agrippés au carrosse

Très inlassablement je pose et je repose
Et du coude accoudé sur le bois châtaignier
Ripant sur du velours que son vernis dispose
Je rêve de justice en lapant du Viognier

C’est ainsi que Bacchus s’invite à ma table
Aux moments espérés quand sous tes bras tes seins
Virevoltent farandolent aussi doux que le sable
Que j’aime tant verser tout le long de tes reins


Noël Vallier


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