mardi 3 avril 2012

L'archipel radieux ( suite ) .

L'Archipel radieux (suite)


La publicité relevée sur le site de cette très agréable maison d'hôtes évoquait notamment un petit-déjeuner gourmand, confitures maisons, petits pains spéciaux, croissants au beurre et tout le saint-frusquin, jus de fruits saisis à la source .....
L'affaire matinale fut conforme aux annonces du catalogue au-delà même de leurs espérances, à profusion pour les plus affamés, pour d'autres plus frugaux avec une modération gourmande.
On peut certes se complaire de la douceur des viennoiseries mais faut-il l'assumer avec élégance !!
Personne ne manqua d’élégance !!
Le réveil avait été rude, la nuit quasiment expédiée, les dames pas encore pomponnées présentaient la vérité d'une silhouette et d'un minois tout juste arrachés à leur sommeil ...
Elles ne manquaient pas de charme.
Les messieurs aux humeurs plus renfrognées intégrèrent pourtant assez vite la bonne humeur générale de cette table matinale ....

Puis ce fut le déroulement ordinaire d'une fin de semaine conviviale et bien que sa raison fut exceptionnelle elle resta conforme aux protocoles habituels.
Quelques restaurants après l'ambiance devenait plus familière, ils ne trouvèrent pas le temps suffisant pour faire exploser les boules de pétanque, les parties passèrent donc à l'as.
Le temps s'était écoulé un peu à la dérobée et les obligations des petites contraintes domestiques du retour avaient escamoté la plénitude attendue de cette troisième journée.

Ils se séparèrent le lundi vers midi en promettant de se revoir !
Tiendraient-ils leur promesse ?
La soixantaine atteinte les femmes et les hommes fatiguent quelquefois et certains apprécient de l'usage immodéré de la routine qu'elle serve toutes leurs certitudes ....
Seigneur donnez leur s'il vous plait des recettes ou des remèdes contre les risques de l’ennui, de la peur, de la solitude, et éloignez le démon de leur maison et de leur raison !!!

André et son épouse toujours amoureux s’arrêteraient à Toulon, ils y passeraient le reste de la journée et encore le lendemain ..... chez leurs enfants.
Les garçons avaient concocté une soirée gourmande, ils avaient aussi prévu pour le lendemain une balade   au Mont-Faron.
Tous quatre étaient euphoriques.
André revit donc le Faron, il avait fait ses classes à Toulon, mais j’en ai déjà longuement parlé.
Cependant il le redécouvrit sous un bien meilleur jour, ce n’était pas le Faron encrassé et maussade de l’hiver 1968 où il bivouaquait après quelques marches interminables le râble endolori par la pression du barda, sous des pins maritimes dégoulinant le reste de quelques trombes d’eau, à se casser les dents sous une guitoune précaire sur ses rations de survie ...
Comme à la guerre !!
Non c’était un Faron nouveau , un Faron de Mai , gai comme un pinson , un mont tout en douceurs , une montagne étonnante pleine d'entrain donnant du plaisir et du vertige virage après virage couverte de fréquents bosquets aussi secs que son climat.
Puis son sommet dévoilait une vue imprenable , superbe , il offrait le privilège d'une possibilité de contemplation exceptionnelle sur la ville , sur sa rade , sur ses collines bourgeoises .

Les enfants avaient eu là une formidable idée !!



Noël Vallier












 





















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire