Ah me voilà heureux ce matin car il vente
La bise souffle aux carreaux avec quelque entrain
Ses coups de fouets soudains sur les arbres qui tentent
D’allumer leurs bourgeons nient leurs premiers refrains
Le ciel chargé gris bleu commet son adultère
Au printemps claironné il tourne un peu le dos
Et renvoie aux abris quelques coléoptères
Les premiers très hardis étourdis par leurs do
Petite ondée charmante viendra-t-elle nous surprendre
Viendra-t-elle tremper de son eau ce matin
L’apprêt du potager ces fumures qui répandent
Dans les mottes dressées leurs sirops alcalins
La petite pinède de la maison d’en face
Secouée traversée par l’estoc l’hurlement
Des boutoirs d’une traverse terrorisée s’efface
Puis dodeline en chœur ses branches assidûment
Il ne fait ce matin pas un temps ordinaire
Les merles aux futaies empruntent leurs surs abris
Les pies jacassent un peu et semblent mieux se plairent
Plumes au vent s’ergotant pour du grain becqueté pris
Je m’abandonne distrait par les vers de ma prose
Quelques frissons ondulent dans le creux de mes reins
Ce matin je voulais que ma plume se pose
Sur la peinture belle du vent dans les égrins
Combien de temps encore poursuivrais-je l’édifice
Architectes et saisons combien de temps encore
Pourrais-je de mes yeux depuis leurs orifices
M’ébaudir nez au froid du temps beau vieux trésor
Noël Vallier
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